First ever vinyl reissue
of this French free jazz nugget from Sahib Shihab &
Jef Gilson Unit Remastered
from the master tapes.
Restored artwork + Obi Strip
.33rpm.
vinyl
Sahib Shihab + Gilson Unit
La Marche Dans Le Désert (FFL065)
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[EN] Paris, February 1972. A few months after having released Le Massacre du Printemps, Jef Gilson was back behind his keyboards for a completely different experience. Heading up his Unit, he was joined by Sahib Shihab, expartner to Gillespie, Monk and Coltrane, for a brief stroll in the desert. For three-quarters of an hour, the caravan passes by, evoking, one after the other, Pharoah Sanders and Alice Coltrane, Pierre Henry and Karlheinz Stockhausen… Oh yes, and one other thing, we forgot to mention that Shihab’s saxophone is… amplified. La marche dans le désert, (The Walk in the Desert) is first and foremost the meeting of two iconoclastic musicians: Jef Gilson, pianist who tried his hand in all forms of jazz (bebop, choral, modal, free, fusion…) collaborating with emblematic American musicians (Walter Davis Jr., Woody Shaw, Nathan Davis…) or French musicians who were on their way to becoming so (Jean-Luc Ponty, Bernard Lubat, Michel Portal, Henri Texier…), and Sahib Shihab… Shihab is one of the many black American jazzmen who found refuge in Europe. After having played in the bands of Fletcher Henderson and Roy Eldridge, the saxophonist worked with Dizzy Gillespie, Thelonious Monk, Art Blakey and Tadd Dameron. He came to the old continent with the Quincy Jones orchestra, spent a few years in Copenhagen, returned to Los Angeles, then came back to Europe. When he met Jef Gilson, in February 1972, the saxophonist was happily touring with the Clarke-Boland Big Band. La marche dans le désert, is therefore the opportunity for this supporting player to show what he was capable of. And it was some opportunity: with Gilson and his Unit (Pierre Moret on keyboards and Jean-Claude Pourtier on drums, with whom the pianist had just recorded Le massacre du printemps, but also with Jef Catoire on double bass, and Bruno Di Gioia and Maurice Bouhana on flute and percussion respectively), Shihab got maximum exposure. To mark the occasion, he put aside his baritone saxophone to play a soprano… varitone. The amplified instrument, while losing nothing of its natural sound, was capable of generating the same presence as Gilson’s electronic keyboards. And it would change the face of modal jazz: in a forest of percussion, Shihab and Gilson go on a sensual walkabout that will remain with listeners for long after. Between the two takes of Mirage, Shihab, this time on baritone again, takes up the mantle once more of a style of jazz he was unable to strictly define: “For me there is only one type of music: good”. Let’s make one thing clear from the outset: La marche dans le désert, is definitely good.
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[FR] Paris, février 1972. Quelques mois après avoir sorti Le Massacre du Printemps, Jef Gilson retrouve ses claviers pour une tout autre expérience. A la tête de son Unit, il accompagne Sahib Shihab, ancien partenaire de Gillespie, Monk ou Coltrane, le temps d’une promenade au désert. Pendant trois quarts d’heure, la caravane passe et évoque tour à tour Pharoah Sanders et Alice Coltrane, Pierre Henry et Karlheinz Stockhausen… Ah oui, c’est qu’on ne vous avait pas dit que même le saxophone de Shihab est… amplifié.
La marche dans le désert, c’est avant tout la rencontre de deux musiciens iconoclastes : Jef Gilson, pianiste qui se sera essayé à toutes les formes de jazz (bebop, choral, modal, free, fusion…) au contact d’Américains emblématiques (Walter Davis Jr., Woody Shaw, Nathan Davis…) ou de Français qui allaient le devenir (JeanLuc Ponty, Bernard Lubat, Michel Portal, Henri Texier…), et Sahib Shihab… Shihab est de ces nombreux jazzmen noirs américains qui ont un jour trouvé refuge en Europe. Après avoir joué dans les orchestres de Fletcher Henderson et de Roy Eldridge, le saxophoniste a accompagné Dizzy Gillespie, Thelonious Monk, Art Blakey ou Tadd Dameron. Arrivé sur le vieux continent avec l’orchestre de Quincy Jones, il passe quelques années à Copenhague, repart pour Los Angeles, puis retrouve l’Europe. Quand il rencontre Jef Gilson, en février 1972, le saxophoniste tourne sagement avec le Clarke-Bolland Big Band.
La marche dans le désert, c’est donc l’occasion pour ce second couteau d’en démontrer. D’autant qu’il est affûté : auprès de Gilson et de son Unit (Pierre Moret aux claviers et Jean-Claude Pourtier à la batterie, avec qui le pianiste vient d’enregistrer Le massacre du printemps, mais aussi Jef Catoire à la contrebasse, Bruno Di Gioia et Maurice Bouhana à la flûte et aux percussions), Shihab profite d’une exposition inédite.
Pour marquer le coup, il délaisse le saxophone baryton pour un soprano… varitone. Amplifié sans pour autant perdre sa sonorité naturelle, l’instrument rivalise de présence avec les claviers électrique et électronique de Gilson. Voilà bien de quoi changer la face du jazz modal : dans une forêt de percussions, Shihab et Gilson
entament une marche lascive que l’auditeur n’est pas prêt d’oublier. Entre les deux prises de Mirage, Shihab renoue, au baryton, avec un jazz qu’il n’aura jamais su définir : « Pour moi il n’y a qu’une sorte de musique, la bonne. » Et autant vous prévenir tout de suite : La marche dans le désert, c’est de la bonne.